
Intitulé Le cheval couché, l’œuvre est proposée comme la synthèse de formes visibles dans l’espace de l’hôtel de ville. La sculpture se présente comme une forme désassemblée.
Alter ego ostensible d’une sculpture présente sur le parvis depuis 1983, le projet que j’envisage génère un dialogue avec le cheval de bronze de l’artiste Kergourlay intitulé le Paotr Madpar. Une conversation qui engage leurs matérialités, leurs formes et leurs postures dans l’espace, diamétralement opposées.
Le cheval de Kergourlay s’érige dans le panorama, les coutures de son assemblage sont visibles, comme pour en dresser sa morphologie puissante, élément culturel breton, symbole économique, outil de travail, de mouvement et objet d’orgueil.
La sculpture que je propose invoque la représentation équestre dans une forme désarticulée, inspirée du jouet suisse, le Wakouwa. En fonction de la pression exercée sur son socle, la mécanique du jeu permet de déboîter la forme. Ici, la pression est telle que le cheval est au sol, comme épuisé. L’arrêt sur image de la mécanique d’apparition se pose donc sur la démolition, laissant la forme inanimée au sol. Pourtant, le dispositif laisse présager que le cheval couché puisse se redresser, sans nous laisser de perspective à ce sujet.
De cette instabilité que génère l’œuvre dans l’espace, toujours encore disloqué, et comme le titre nous l’indique, le dialogue des deux sculptures s’opèrent comme la querelle entre les deux auteurs et poètes Pierre-Jakez Hélias (Le cheval d’orgueil, 1975) et Xavier Grall (Le cheval couché, 1977) qui ont rédigé respectivement un livre, opposant leurs rapports aux traditions, à l’histoire et au territoire.




Le projet, validé pour être réalisé en 2023 par les services culturels de la marie de Landivisiau, ne sera finalement pas produit, du fait d’une incompatibilité de délais et de budget. Le combat pour la reconnaissance de la spécificité de la production artistique auprès des services publics, régulièrement déconnectés, reste important aujourd’hui.