Bruno Grasser vit et travaille à Strasbourg au sein des ateliers du Bastion14.
S’inscrivant depuis 2014 dans une démarche protéiforme, l’artiste articule de manière éparse un fil rouge, ricochant entre installations dans l’espace public, sculptures et images.
Passionné par la science-fiction et ses enjeux, le regard de l’artiste est fondamentalement marqué par une vision d’un monde en perdition, dans lequel l’urgence de le configurer fait écho à l’idée d’anthropocène.
Bruno Grasser est marqué par l’idée d’anthropocène, terme définissant la rupture accélérée de l’homme face aux équilibres millénaires, menaçant sa propre survie.
Les formes utilisées sont empreintes de nostalgie, issues d’un monde peut être déjà disparu. Elles sont copiées, collées, modifiées, extrapolées dans une temporalité souvent ambiguë.
Bruno Grasser fait fondamentalement du storytelling et pourrait adopter la position du raconteur de Walter Benjamin. Raconter une histoire, c’est toujours la raconter à son tour. L’écho contemporain transmis par l’artiste est relifté en post-production avec des matières premières assemblées. Les curseurs sont simplement poussés et la trajectoire peut démarrer.
Dans les vues imaginaires fanées que l’artiste construit, les artefacts présentés vacillent dans un enchantement désenchanté, que ce soit dans un scénario en pause, une fin de partie ou plus récemment dans une mécanique à l’œuvre.
Par association d’idées, l’ombre portée de méta-analyses vient se soustraire au mentir-vrai, supposant les mouvements tectoniques qui peut-être se préparent, sourdement, à des échelles de temps imprédictibles autour d’un monde, de ses traditions et de ses utopies précaires.